20.7.11

Bloomington/Springfield - 2 juillet




Nous nous levons après une mauvaise nuit : concert de ronflements et pipi au lit surprise de Gaston vers 3 heures du matin, les visages sont gonflés dans la salle du petit-déjeuner. Miraculeusement, rien n’est renversé par le fiston mais il laisse dans les draps de l’hôtel sa signature : du stylo feutre. Entre le breakfast et les valises à refaire, je trouve 20 minutes pour avancer mon blog. C’est trop peu, trop frustrant, rageant ! Même pas le temps nécessaire pour charger les photos d’Annette sur le blog. A la télévision, passe un film improbable avec Ben Stiller déguisé en sirène. 

Nous quittons The chateau hotel kitchissime.

Un instant, je me dis que nous sommes peut-être sur le chemin de la réorganisation. Je réussi  même à réserver un motel à Springfield par téléphone.
Au magasin Target, nous avons trouvé lunettes de soleil, chapeau orange, shorts, tee-shirts et super casque pour Annette. La voici parfaitement équipée pour le voyage. Elle écoute ses musiques, tranquillement installée sur un coussin, elle reprend des couleurs. J’ai aussi acheté des CD que je voudrais graver pour écouter autre chose que le disque de Gaston (des chansons sympathiques sur la nature, les animaux à protéger, l’eau à ne pas gaspiller, mais après 8 écoutes en boucle, cela devient insupportable). Je suis pressée d’entendre du jazz, de la bossa nova et des musiques de films que j’ai téléchargées sur mon Mac avant de partir. (Cela s’avèrera impossible, le lecteur CD de la Mercury ne lit pas les CD gravés). Mon mari achète un téléphone portable à carte destiné aux communications locales. C’est une bonne idée mais après avoir bataillé longuement avec l’emballage impossible à ouvrir, la mise en marche du téléphone s’avère extrêmement complexe : pour l’actionner, il est nécessaire d’appeler un serveur local. Après plusieurs tentatives, je décide d’oublier cet achat casse tête. Nous demanderons à un vendeur dans un prochain Target. Pierre, lui, n'envisage même pas de se pencher sur le problème. Il faut dire que c'est le chauffeur officiel de la route, et ça demande beaucoup de concentration parce que souvent, la route change de direction sans prévenir.


Chaleur étouffante à Bloomington. Nous choisissons de ne pas prendre tout de suite la 66 pour faire une halte à la piscine municipale en plein air située College Avenue. Gaston s’en donne à cœur joie. Pendant plus d’une heure trente, il descend un toboggan jaune pour faire plouf ! dans le petit bassin. Cet enfant est obsessionnel. Quand il aime, il ne compte pas. J’achète une glace rose au parfum artificiel très sucrée, et pour me déculpabiliser enchaîne sur 20 longueurs de bassin.




Vers 17h, rafraîchis, nous reprenons la route 66 en direction de Springfield où nous avons réservé un hôtel typique. Sur le chemin, Annette - sous ibuprofène - immortalise Atlanta (Illinois) et Pierre s’arrête devant un magasin d’antiquités tout droit sorti du film Délivrance, le Sherman’s curiosity. 





Pierre me donne encore une fois une bonne idée scénaristique sans le vouloir : soudain, au milieu de la route, en pleine campagne, il croit voir « un gros portefeuille » sur l'asphalte et fait demi-tour ... pour ne rien trouver. Il a sans doute aperçu un cadavre dans les buissons, dans la foulée?… Je photographie les environs, très cinématographiques. Je ne sais pas encore si j'en ferai quelque chose. J'utiliserai cependant cette photo pour la scène où Desmond fait la route et pose trois pierre sur le goudron craquelé.



La route 66, donc, n'est n'est pas toujours très bien indiquée - Pierre la rate assez régulièrement et la voiture fait quelques demi-tours. C'est monsieur U-turn.




 Nous ne manquons pas le géant au hot-dog et la première station service Casey’s que nous trouvons sur notre route dans un style très carton pâte avec sa façade en relief imitation briques rouges.



A Lincoln, mon Kodak prend le relai du Sony de ma photographe officielle - appareil dont la carte mémoire et saturée. (Encore un acte manqué ? Je me demande si quelqu’un dans ma famille a envie que je remplisse ce blog et prépare mon prochain roman). Je donne à mes photos une couleur antique, histoire de faire plus rétro.





Un cinéma à l’enseigne rétro annonce Cars 2 et Transformer 3. Partout, sur les murs, aux devantures des boutiques, le logo route 66 s'affiche.





Le long de la route, de vieux poteaux électriques en bois bordent l’asphalte et me rappellent ces routes départementales de mon enfance que nous empruntions l’été avec mes parents pour partir en vacances et éviter les bouchons. Ici, nous naviguons au milieu de champs de maïs et de tournesol.



Nous arrivons à  au Route 66 Hotel, Springfield. Annette me pique l'appareil photo illico. A l'entrée, une horde de Harley Davidson nous accueille. Je tombe aussitôt sous le charme de la déco et de la mémoire du lieu hors du commun. Volumes, disposition des chambres, grande hauteur sous plafond du lobby et des couloirs, on se croirait retourné dans les années 60. Nous sommes dans le premier Holiday Inn créé aux USA et il a gardé sa configuration d'origine. Chaque chambre possède une immense baie vitrée qui donne sur une coursive. Pas de lumière extérieure, donc. On a l'impression de dormir à l'intérieur d'une vitrine de centre commercial. Bien que le confort soit assez spartiate (nous sommes au royaume des acariens) et la moquette antique, l'hôtel est très calme et la petite famille passe une bonne nuit. Je mets des bouchons orange dans mes oreilles pour ne pas entendre le vacarme nocturne fait de ronflements et du moteur de la climatisation. Evidemment, cet hôtel aura sa place dans le roman.



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