8.7.11

Glenrio/Tucumcari (Nouveau-Mexique) - 12 juillet (suite)



Le Nouveau-Mexique.
Une des plus belles parties du voyage.
Mais l'entrée dans ce nouvel état ne nous laissera pas un bon souvenir.



Nous faisons un arrêt dans une station-service Russell's Truck & Travel Center, juste après la frontière. Magnifiquement rénovée, entièrement dédiée à la route 66.





Elle recèle un étonnant musée consacré à la mother road que je n'ai malheureusement pas la possibilité de visiter : Gaston, infernal, en a soupé de cette journée à rouler: il court en tous sens, se cache entre les rayonnages de bonbons, sème des paquets de maxi-marshmallows derrière lui qu'il me faut ramasser. J'essaie de ne pas le perdre de vue - l'angoisse de perdre Gaston est de chaque instant dès lors qu'il jaillit de la voiture. Pierre, lui, est introuvable. Il est allé visiter le musée illico avec Annette, me laissant seule avec un monstre d'un mètre de haut déguisé en cow-boy. Je rêve d'une pause tranquille sur une banquette en Skaï rouge dans le diner's adjacent au musée et d'une boisson fraîche... Mais ce serait oublier que je suis maman, pas touriste. Me rendre aux toilettes sera la seule pause permise. Lorsque je rejoint la petite famille sur le parking, hors de lui, Pierre donne la fessé à Gaston. Je n'aime pas cette démonstration de cruauté en public - d'autant que la fessé, c'est surtout pour calmer le papa ou la maman en général, ça n'a que peu d'effet sur l'enfant. Pas d'accord sur le recours à ce geste brutal, Pierre et moi nous crions un peu dessus, histoire de montrer combien les Français sont mal élevés.
J'ai vraiment honte et l'estomac vrillé par cette montée de stress.
La beauté du paysage semble me défier comme si je ne méritais pas d'être là, avec toute ma médiocrité de petit mère de famille française, épuisée par la route, contrariée par la vie. 

Une fois dans la voiture, les chants indiens calment les choses et la sève de la colère de redescendre doucement. Nous arrivons sans un mot à Tucumcari. Cette fois, l'hôtel Rodeway Inn que j'ai réservé la veille sur Internet est tout à fait correct. 




Gaston plonge sans hésité dans la piscine où, enfin, il s'amuse et rit. Son père le rejoint, puis c'est mon tour. L'eau est tiède, le soleil couchant, je m'apaise doucement.
Surprise : nous ne sommes pas les seuls Français de l'hôtel. Nous partageons cette parenthèse baignade avec des touristes venus d'Amiens qui, comme nous, font la route. Echange d'impressions sur le voyage, péripéties, nous fraternisons vite. La route a ceci de magique que soudain, nous nous appartenons tous. C'est un bon moment, qui contraste avec celui de la station-service. Je refais la paix avec moi-même, la nuit tombe, donnant au ciel des couleurs myrtille et caramel.






Nous retrouverons ces personnes au Del's restaurant un peu plus tard - pas grand choix de lieux pour dîner le soir à Tucumcari.



La nourriture est très relevée (mexicaine) et on ne sert pas d'alcool - ce qui met Pierre de très mauvais poil. Boire un verre, se détendre après une journée de route est appréciable, certes. Mais de-là à faire la tête toute la soirée...
Nous repartons en safari photo nocturne : Annette se régale des enseignes lumineuses particulièrement variées et bien entretenues de cette ville. Il fut un temps où Tucumcari proposait pas moins de 2000 chambres d'hôtel... Blue Swallow Motel (1939), Cactus Motel, Palomino... ces enseignes sont les lumières de la ville.
J'ai l'estomac en feu à cause de la nourriture. Il est temps d'aller (essayer) de dormir.




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